Salaires, pouvoir d'achat

Tous dans l'action

le 24 janvier 2008


Le pouvoir d’achat a considérablement baissé depuis 2000 et les salaires des fonctionnaires ont déjà perdu près de 20 % entre 1985 et 2000.


Pertes de pouvoir d’achat accumulées :


En fonction de ce qui l’arrange, le gouvernement utilise un indicateur ou un autre pour faire croire à la progression du pouvoir d’achat et de nos traitements. Le Gouvernement n’a fait que des semblants d’augmentation avec des primes très ponctuelles (NBI et régimes indemnitaires, ce qui creuse les inégalités entre agents et collectivités).


Pour la CGT, la seule évolution salariale consiste à réévaluer le point d’indice afin d’assurer un réel maintien du pouvoir d’achat pour l’ensemble des agents de la Fonction Publique.


La Fonction Publique Territoriale a enregistré depuis le 1er janvier 2000 une accumulation de perte de 6,5 % du point d’indice, avancements et primes incluses. Le Gouvernement en est arrivé là en refusant toute négociation avec les organisations syndicales.


Contrairement à ce qui ressort de cette campagne de désinformation, le Gouvernement s’est lui-même enfermé dans une contradiction supplémentaire par le choix délibéré de se priver de recettes à travers une politique fiscale ni juste ni justifiée. Les trois versants de la Fonction Publique (État, Hospitalière, Territoriale) ont reculé de 0,25 % entre 1999 et 2005.


Au total, la masse des salaires et pensions versés dans les trois versants de la Fonction Publique a reculé, par rapport au PIB, de 0,25 %, entre 1999 et 2005.


Les parlementaires de la majorité ont su se trouver 15 milliards d’€ pour les mesures fiscales votées cet été. Ce sont 20 % des foyers les plus riches qui profiteront de 70 % du paquet fiscal. De même, 100 millions d’€ ont été dégagés pour tripler le budget de l’Élysée et entre autre doubler le salaire du Chef de l’État.


Pour les 50 plus gros revenus, ils bénéficient en moyenne de 3,8 millions d’€ pour 1 an, soit l’équivalent de 230 années de salaire moyen d’un agent de catégorie C.


Pour la CGT, l’augmentation des salaires, des pensions de retraite et minima sociaux est nécessaire et possible. Pour la CGT, il s’agit d’un choix politique et économique majeur.


Pour la CGT, le compte n’y est pas : Quel partage des richesses dans ce pays !!!


Aujourd’hui, le Gouvernement exploite la misère et en profite pour remettre en cause les 35 heures avec la monétisation des jours de congés. Désormais, un fonctionnaire qui bénéficie d’un compte épargne temps (C.E.T.) peut brader ses RTT !


Tarif forfaitaire d’une journée de RTT (maximum 4 jours par an) :


125 € en catégorie A,

80 € en catégorie B,

65 € en catégorie C.


C’est la politique du « travailler plus pour gagner plus » et par ce biais d’en finir avec le socle constitué par le point d’indice et la grille indiciaire.


La Loi Hortefeux nous l’a démontré sur l’individualisation des rémunérations des personnels.


Chaque année, les agents participent à une sorte de « loterie nationale » déterminant les heureux gagnants bénéficiaires d’augmentation de salaires.


Beaucoup de perdants pour peu de gagnants !


Évolutions annuelles du point d’indice en % :



En 2005 : nos actions ont permis de maintenir le pouvoir d’achat sur l’année.


La réalité de l’évolution du pouvoir d’achat :



PROPOSITIONS CGT POUR AMÉLIORER LE POUVOIR D’ACHAT

1. Avant tout, il faut augmenter les salaires, y compris en valorisant le SMIC, ce que refuse le Gouvernement.

2. Réduire la précarité (CDD, temps partiels imposés…) qui nourrit les salaires faibles, or le Gouvernement veut encore fragiliser les droits des salariés.

3. Dynamiser la croissance économique, en valorisant le travail, avec comme moyens, la mise en place de la « Sécurité Sociale Professionnelle » et un « Nouveau Statut du Travail Salarié » (voir le site confédéral de la CGT sur internet).

4. Mieux répartir les richesses, avec une fiscalité revue. L’argent existe, à l’État de prendre les mesures pour une répartition plus juste, pour offrir un service public de qualité, pour avoir des fonctionnaires aux rémunérations correctes.



PROPOSITIONS CGT POUR LES SALAIRES

LA REVALORISATION DU TRAITEMENT


Il dépend du grade et de l’échelon du fonctionnaire et est calculé en fonction d’une grille indiciaire. Il constitue à la fois un moyen d’existence et la rémunération d’une qualification.


La qualification du salarié doit être reconnue. Elle est acquise par l’expérience dans un emploi équivalent à un niveau de diplôme, et/ou par la validation des acquis et/ou par la formation continue.


À chaque grand niveau de qualification, doit correspondre un niveau de salaire de base minimum de première embauche, soit :


· Sans qualification, la base est le SMIC à 1 500 € bruts.

· Niveau BEP-CAP : 1 800 € bruts (soit le salaire de base x 1,2)

· Niveau BAC-BT : 2 100 € bruts (soit le salaire de base x 1,4)

· Niveau Bac +2 – BTS – DUT : 2 400 € bruts (soit le salaire de base x 1,6)

· Niveau Licence – Maîtrise : 2 700 € bruts (soit le salaire de base x 1,8)

· Niveau BAC + 5 – Ingénieurs : 3 000 € bruts (soit le salaire de base x 2)


La refonte de la grille s’effectuant avec la revalorisation du point d’indice, passant de 4,53 € actuels à 5,50 € et la reconnaissance des qualifications initiales et acquises. Ces deux conditions remplies, le Régime Indemnitaire n’aurait plus lieu d’exister.


LA REFONTE DES GRILLES INDICIAIRES, UN VÉRITABLE DÉROULEMENT DE CARRIERE


Par le doublement de traitement entre le début et la fin de carrière, à l’intérieur d’un cadre d’emploi :


· Catégories C : 1 500 € à 3 000 € bruts

· Catégories B : 2 100 € à 4 200 € bruts

· Catégories A : 3 000 € et 6 000 € bruts


À ces propositions, certains de nos collègues diront : « ces revendications, bien que justifiées, ne sont pas réalisables pour la fonction publique, pour les collectivités territoriales. »


OUI, IL EST UTILE DE SOUTENIR L’EMPLOI DANS LA FONCTION PUBLIQUE ET POSSIBLE D’AUGMENTER LES SALAIRES.

La part des richesses produites dans le pays, mesurée par le PIB, consacrée aux rémunérations des agents de l’Etat ne cesse de reculer. Entre 1999 et 2005, elle est passée de 4,38 % à 3,99 % (0,39 point qui représente quelque 6 milliards d’euros soit près de 9 % de la masse salariale).


La part des « charges » de personnels dans les établissements de santé dans l’ensemble des charges décroît de 69,1 % en 2000 à 66,6 % en 2004.


La part des dépenses de personnels dans les dépenses totales des collectivités territoriales atteint en 2004 le même niveau qu’en 2000, 22 % alors qu’elle s’élevait à 22,7 % en 2003.


Dans les collectivités, l’emploi augmente faiblement ; les rémunérations individuelles diminuent


Les salaires sont un élément de la croissance par la consommation. Ils influent ainsi sur l’emploi et sur les recettes fiscales et les ressources de la protection sociale.


Augmenter les salaires et défendre l’emploi statutaire, pour les fonctionnaires comme pour l’ensemble des salariés, c’est socialement juste et c’est économiquement efficace.


Les mobilisations du 18 octobre et 20 novembre 2007 ont montré la détermination des agents et l’ampleur du mécontentement dans la Fonction Publique Territoriale.


Une nouvelle fois, la majorité des organisations syndicales a décidé de frapper fort le jeudi 24 janvier 2008.


LA CGT ; FORCE OUVRIERE ; UNITAIRE ; UNSA ; CFTC ; SOLIDAIRE


Communiqué des organisations syndicales de la Fonction publique


La forte mobilisation du 20 novembre 2007 a contraint le gouvernement à ouvrir une négociation salariale ce lundi 17 décembre 2007.


Or, les propositions qui ont été faites par le ministre chargé de la fonction publique ne sont pas acceptables tant sur la forme que sur le fond.


En effet, le gouvernement refuse d’accorder une mesure générale de revalorisation du point d’indice, seule à même d’assurer un réel maintien du pouvoir d’achat pour l’ensemble des agents de la fonction publique.


Au contraire, il persiste à faire entrer dans le maintien du pouvoir d’achat des mesures individuelles de promotion (glissement vieillesse technicité), ce qui revient à nier le principe même de déroulement de carrière.


Ces pseudo négociations ne peuvent donc nous convenir car elles portent atteinte de façon frontale aux principes même de la négociation collective des salaires dans la fonction publique pour les remplacer par une individualisation des rémunérations


Les mesures de gestion des ressources humaines annoncées dans le cadre de la réforme des politiques publiques heurtent également de façon frontale les fondamentaux du statut général de la fonction publique et vont contribuer à amplifier les suppressions d’emplois.


Pour l’ensemble de ces raisons, les organisations syndicales refusent de participer cette semaine à la conférence et à la réunion organisées par le ministère de la fonction publique.


Elles appellent sur leur plateforme commune à l’action le 24 janvier 2008 par la grève et les manifestations pour exiger l’ouverture de réelles négociations sur la valeur du point d’indice et la refonte globale des grilles indiciaires, afin de permettre le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat.


Paris le 18 décembre 2007